Mauvaise nouvelle pour Apple : la Commission européenne a jugé que l’iPad (et son OS iPadOS) était bien un « Gatekeeper » (contrôleur d’accès) c’est à dire une plateforme tellement importante et massive pour l’accès à certains contenus que cette dernière va devoir se conformer aux règles du DMA. La décision de la Commission est assez surprenante : le seuil du Gatekeeper pour une plateforme a été fixé à 45 millions d’utilisateurs en Europe, alors que l’iPad n’atteint même pas les 30 millions d’unités en base installée. La Commission se justifie en expliquant que la croissance de l’iPad en Europe devrait bientôt lui faire franchir le seuil (d’ici 5 ans ?) tandis que l’iPad aurait déjà atteint le seuil dans le milieu professionnel.

iPad Pro M2 2022

La Commission évoque aussi l’aspect « jardin fermé » de l’iPad et l’importance de la tablette pour les développeurs de jeux, autant d’arguments tout aussi étranges sachant que le seuil chiffré devait être initialement l’argument clef pour la bascule dans la catégorie « Gatekeeper ». Pour la première fois depuis le lancement du DMA, on a un peu l’impression que la Commission européenne tente de faire rentrer au chausse-pied dans la catégorie Gatekeeper un appareil qui ne remplit pas (et de loin) le principal critère définissant cette catégorie.

Apple semble déjà résigné sur le DMA

Dans ces conditions, il ne fait aucun doutes qu’Apple va faire appel de cette décision… tout en s’organisant pour que l’iPad rentre dans les clous du DMA d’ici 6 mois, soit le délai indiqué par la Commission pour que tout soit en conformité. La firme de Cupertino semble cependant s’être déjà résignée à devoir modifier en profondeur le fonctionnement d’iPadOS, et donc à autoriser les boutiques applications tierces. En effet, dans une déclaration qui a suivi l’annonce de la Commission européenne, Apple annonce qu’il s’engagera « de manière constructive avec la Commission européenne pour se conformer à la DMA dans tous les services désignés ». Le DMA est désormais là en Europe, et malgré son opposition de principe aux évolutions demandées, Apple a bien fini par courber l’échine devant la Commission européenne.